À quand le Droit au Choix Universel?
La
philosophie de base des humanistes est simple : inclure tous les êtres
humains, peu importe leur race, leur genre, leur âge, leur affiliation
politique ou religieuse, leur orientation sexuelle ou leur handicap dans un
cadre de reconnaissance culturelle et légale respectueux de leur identité
propre.
C’est aussi, nous assurent-on, la base du mouvement féministe : créer
une société juste et équitable pour tous, où hommes et femmes seront soumis à
une justice aveugle qui ne tiendra pas compte de leur genre.
C’est à ce mouvement- le féminisme- que nous
devons la création du « petit dernier » en matière de droits
fondamentaux (ou droits cardinaux, pour les puristes) : Le Droit au
Choix. Droit que nous pouvons décrire
comme suit : « la liberté de choisir par soi-même, sans interférence de la Loi, de la Religion ou du Partenaire, si
nous souhaitons ou non être responsable d’une nouvelle vie humaine. »
Ce droit aura suscité des torrents de
débats et soulevé un raz-de-marée de polémiques et le but du présent billet
n’est certes pas de repartir la valse pro-choix/pro-vie une énième fois. Je
pars du principe que la société québécoise est pro-choix, que c’est un droit acquit et inaliénable
(pour autant qu’un droit soit inaliénable) et que le lecteur du présent billet
est relativement bien informé sur les tenants et les aboutissants dudit Droit.
Voici donc ma question : sachant que
l’égalité homme-femme est un principe cher aux humanistes autant qu’aux
féministes; que cette égalité tire sa base dans un système légal aveugle et que
le Droit au Choix constitue un droit cardinal- un droit dont la disparition ou
l’absence influencerait grandement la qualité de vie- à quand le Droit au Choix
pour les hommes, le DAC Universel?
Il faut tout de suite préciser ceci, car
c’est la première embûche rencontrée dans *toutes* les discussions que j’ai
eues sur le sujet : il n’est nullement question d’abroger, d’altérer ou de
diminuer de quelque façon que ce soit le droit des femmes à gérer leur propre
corps et leur propre vie mais simplement d’étendre aux hommes cette même
liberté.
À la base, une telle requête ne devrait
rencontrer aucune forme d’opposition, hormis l’inévitable opposition des
groupes pro-vie, puisque nous sommes tous pour l’égalité homme-femme. Or voilà, les plus grands détracteur(e)s du
DACU sont des féministes- ce même groupe clamant haut et fort que le fait
d’attribuer des droits selon les genres constitue un crime contre l’Humanité!
On me dit « Non, non, non! Le DAC, c’est un droit
de femme! » Comme si le féminisme
ne se battait pas bec et ongle pour faire abolir les droits liés au genre! Comme
si notre société ne reconnaissait pas
uniquement les droits de la personne. Un droit de femme n’est pas plus moral ou
souhaitable qu’un droit d’homme, de Noir ou de Juif. Pourquoi alors me sort-on cet
argument irraisonnable lorsque vient le temps d’étendre le DAC aux hommes?
On me répète que « t’avais qu’à faire un
nœud dedans si tu ne voulais pas la mettre enceinte ». De la part de
féministes, admettons qu’elle est culottée celle-là! N’est-ce pas *exactement*
ce que les prêtres de l’Église Catholique Romaine répondaient aux
pro-choix quand ils militaient pour le DAC: « si tu ne voulais pas
tomber enceinte, t’avais qu’à te garder les genoux serrés ma fille! »??? D’entendre
aujourd’hui des féministes utiliser exactement les mêmes argumentaires que les
prêtres pour me bloquer l’accès à un droit cardinal me ferait rire si ce n’était
un aussi tragique exemple de dissonance cognitive.
On me répète
ad nauseam que le DACU rendrait les
hommes encore plus irresponsables! Encore une fois, un tel commentaire
émanant d’un mouvement qui s’insurgeait des stéréotypes dégradants entourant la
gent féminine, on ne s’attendrait pas à un tel cachalot de misandrie qu’est
« Tous les hommes sont des créatures naturellement irresponsables! Les
inclure dans le DAC ne les rendrait que plus irresponsables encore! »
Il n’y a pas, ou si peu, de discussion politique
au sujet du DACU. Ce sujet est persona non grata, comme si l’exclusion de la
moitié de la population d’un droit cardinal ne constituait pas un sujet de
débat assez important pour la classe politique. Les rares fois où une personnalité
politique commente la chose, on comprend pourquoi un tel silence radio entoure
la question. Lorsqu’interrogée sur le sujet, la sénatrice Céline
Hervieux-Payette a répondu par la négative: « Le DAC pour les hommes
enlèverait du pouvoir aux femmes. »
Et voilà- le chat est sorti du sac. Ce n’est
pas une question de justice, de droit, de moralité sociale ou d’équité : c’est
une question de pouvoir! On ne veut
pas que les hommes aient accès au DAC parce qu’on ne veut pas qu’ils aient le
pouvoir de décider pour eux-mêmes. Et la raison pour laquelle il n’y a aucun
débat réel sur la question est toute simple : la position féministe
actuelle d’exclusion des hommes est tout simplement insoutenable et s’écroulerait
au premier débat public.
En
effet, dans une société démocratique, nous *souhaitons* que le pouvoir soit
dilué entre tous et non qu’il réside
entre les mains d’une élite. Accepterions-nous un argumentaire visant à exclure
les femmes du droit de vote sous prétexte que « ça enlèverait du pouvoir
aux hommes »? Bien-sûr que non! Chacun a voix au chapitre, que ce soit en
politique ou dans sa propre vie. Quelqu’un comme la sénatrice ne peux prétendre
ne pas comprendre ce principe élémentaire de Démocratie.
Derrière les beaux discours égalitaires et
respectueux se terre une mauvaise foi évidente. On préfère que l’homme soit
impuissant. Qu’on puisse lui voler son sperme et s’auto-inséminer contre son
gré; se garder le pouvoir de percer son condom et transformer son
« non » en « oui »-encore une fois, contre son gré. On
préfère pouvoir lui enfoncer une grossesse non-désirée dans la gorge et ainsi
le frauder de plusieurs dizaines, voire de centaines, de milliers de dollars
sans qu’il ait le moindre recours contre cette imposture. Sans DACU, il est
possible (et courant) de traiter l’homme comme un esclave dans un champ de
coton- de l’obliger à transférer le fruit de son labeur dans les poches
d’autrui sans son consentement.
Ce serait pourtant si facile et peu
coûteux à l’État d’étendre ce droit cardinal aux hommes. Si, en supposant un
choix positive de la femme, le géniteur signe l’acte de naissance, alors il
accepte la responsabilité de cette nouvelle vie et avec elle tous les droits
parentaux s’y rattachant. S’il ne le signe pas, il signifie son refus et
décline tout droit et toute responsabilité, à tout jamais. Chaque partie aura fait le choix qui lui
convient sans que quiconque puisse assumer le rôle de dictateur.
Là nous pourrions dire que nous existons
dans une société véritablement égalitaire et non dans sa parodie hypocrite qui
carbure au silence et à la mauvaise foi.
L’homme aussi à droit d’aspirer à une vie
sexuelle saine et équilibrée sans constamment vivre dans la terreur de sa
fertilité- d’autant plus qu’il est fertile beaucoup plus longtemps qu’une
femme.
L’homme aussi souffrira financièrement d’une
grossesse non-désirée.
L’homme aussi à droit de demander à sa société
de le protéger contre les fraudeurs.
L’homme aussi à droit à la paix d’esprit et
la qualité de vie qui s’associe à la
certitude que personne- ni l’État, ni la Religion ni la Partenaire- n’aura
droit de substituer leur volonté à la sienne, de leur dicter unilatéralement le
cours que suivra leur vie.
Je repose donc une ultime fois la
question : Si nous croyions vraiment que l’égalité entre tous est un but
louable et noble, pourquoi diable tarde-t-on tant à étendre aux hommes ce droit
cardinal qu’est le DAC?
Serait-on… de mauvaise foi?
Les fraudeurs et fraudeuses peuvent-ils être autrement que de mauvaise foi ?
RépondreSupprimerDans les années cinquante les écoles catholiques nous expliquaient que les méchants communistes décervelaient les enfants par les écoles pour en faire des athés.
Que font les féministes avec les écoles aujourd'hui ?
C'est là que votre message devrait être diffusé afin de faire savoir aux garçons dans quel traquenard ils sont menés: le piège de la paternité forcé.
Excellent article et il y a écho :
RépondreSupprimerhttp://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/egalite-imposer-l-avortement-a-la-170178
http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201507/30/01-4889231-le-canada-autorise-la-pilule-abortive.php
RépondreSupprimerLe clergé de la médecine obtient la tutelle des femmes.